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Comprendre la vitesse lente en karaté

Vitesse d’exécution des mouvements lents en karaté IKD

Par Alain Dumas 7e dan, IKD

Une question qui semble banale, mais à quelle vitesse exécutée des mouvements lents ?

1) Si on observe des sports comme la course de 100 mètres, le temps entre le signal ‘’prêt… partez’’ se situe entre 2 et 3 secondes.

2) Course de natation: ‘’prêt… partez’’ se situe entre 2 et 3 secondes!

3) Même la lumière "LED" de notre chargeur pour ordinateur reste visible généralement ± entre 2 et 3 secondes!

En 2017 au Camp de Karaté IKD, Shihan Dexter Shim 9e dan m’a demandé de faire le mouvement Soto-ude uke en position Seizen-tai, il a effectué plusieurs poussées sur le côté interne de mon bras, il m’a demandé d'allongé immédiatement le bras (poing fermé) et de résister à une poussée sur mon poignet vers le bas, mon bras était fort et résistait bien à la poussée.

Il a repris le même exercice avec Soto-uke, mais avec des poussées sur le côté externe de mon bras en position, mais cette fois je n’avais pas beaucoup de force lors de la poussée sur mon poignet vers le bas!

Note: Important de ne pas penser le contraire de ce que l'on fait cela change les résultats, esprit claire.

J’ai reproduit l’exercice en ajoutant une pause de 2,5 secondes, voici les résultats :

Même exercice avec un poids.

Et si on ajoute un temps entre deux et trois secondes avec les mêmes exercices ?

Même exercice avec un poids.

Note : Le poids de l’altère doit être en fonction de la force de l’assistante et un temps de repos des muscles du bras de 30 secondes a été fait entre les essais.

Lien pour la vidéo avec Zoé Lagroix Gauthier Nidan, et Shihan Alain Dumas 7 dan:

Vidéo Mouvement lent en karaté Zoé et Alain

Comme on constate, il y aurait un cycle de charge électrique dans le bras qui génère la force et la faiblesse selon la stimulation initiale sur le bras en Soto-ude uke. L'exercise peut se prolonger, mais le bras perd sa mémoire de stimulation et subit l’effet de la fatigue musculaire.

Un temps entre deux et trois secondes (Mille et un, mille et deux, mille = ± 2,5 s) est adéquat pour l’exécution des mouvements lents en karaté, avec plus de temps on perd de la puissance, et avec moins de temps on n’a pas de bénéfices.

Essaie en kata:

Faite l'essai avec le Kata (example) :

·         Gojushiho-Dai, mouvements no 1 à 4 (Best-Karate no 11.)

·         Sochin, mouvement no 1 et 2 (Best-Karate no 10.)

·         Heian Yondan, movement 1 (Best-Karate no 5)

1) Faire les mouvements très rapidement et on vérifie immédiatement la résistance du bras. (Faible)

2) Faire les mouvements très, très lentement et on vérifie immédiatement la résistance du bras. (Faible)

3) Faire les mouvements avec le compte : "Mille et un, Mille et deux, Mille" qui correspond à ± 2,5 secondes et on vérifie immédiatement la résistance du bras. (Fort)

Souvent l’exécution de mouvements lents en kata est suivie de mouvement explosif pour un travail en équilibre Yin Yan.

Plus les katas sont de haut niveau, plus il y a de répétition de mouvement lent. On compte près de 180 mouvements lents pour l’ensemble des Katas IKD.

La pratique et la répétition des mouvements lents favorisent les interconnexions cérébrales, le tonus musculaire, l’équilibre, l’oxygénation, la coordination…

Pour ceux à qui cela intéresse, voici un texte qui explique le Phénomène électrique de corps.

(Référence Google IA.):

La contraction musculaire est un processus fascinant qui permet au corps de bouger. Voici comment cela fonctionne dans les muscles des bras :

Transmission du signal nerveux :

Tout commence lorsque le système nerveux génère un signal appelé potentiel d’action. Ce signal se propage le long des nerfs jusqu’à atteindre les muscles.

À la jonction neuromusculaire, où le neurone moteur rencontre une cellule musculaire, un neurotransmetteur appelé acétylcholine est libéré. L’acétylcholine se lie à des récepteurs situés à l’extérieur de la fibre musculaire.

Réaction chimique et contraction :

Lorsque l’acétylcholine atteint les récepteurs de la membrane des fibres musculaires, un processus moléculaire en plusieurs étapes se déclenche à l’intérieur de la fibre musculaire.

Les protéines à l’intérieur des fibres musculaires s’organisent en longues chaînes qui peuvent interagir les unes avec les autres. Elles se réorganisent pour se raccourcir.

Les canaux de la membrane musculaire s’ouvrent, permettant un afflux d’ions sodium dans le cytoplasme de la fibre musculaire. Cela déclenche la contraction des fibres musculaires.

Relâchement musculaire :

Lorsque le signal nerveux n’est plus présent, le processus chimique s’inverse.

Les fibres musculaires reprennent leur emplacement d’origine, et le muscle se relâche.

En résumé, a contraction musculaire est un mécanisme complexe qui implique des réactions chimiques, des neurotransmetteurs et des interactions entre protéines. C’est grâce à ce processus que nous pouvons bouger nos bras et accomplir diverses tâches !

Le cerveau humain est un chef d’orchestre extraordinaire, coordonnant chaque mouvement que nous effectuons. Lorsque nous décidons de bouger intentionnellement, notre cerveau envoie des impulsions électriques aux muscles appropriés pour les activer. Mais comment gère-t-il les mouvements répétitifs, comme attacher nos lacets de chaussure?

Voici quelques éléments clés sur la manière dont le cerveau gère ces mouvements :

Voie pyramidale :

La motricité volontaire est contrôlée par la voie pyramidale. Elle se compose d’un réseau de deux types de neurones : Le neurone pyramidal (ou cortico-spinal) part du cortex moteur et se prolonge jusqu’à la moelle épinière. Le motoneurone relie la moelle épinière aux muscles.

Proprioception musculo-tendineuse et articulaire :

Une fonction étonnante du cerveau est sa capacité à maintenir les informations provenant des muscles, même lorsque ceux-ci sont en activité permanents (par exemple, lorsqu’ils se raccourcissent en se contractant). La proprioception permet au cerveau de suivre l’état des muscles et des articulations pendant le mouvement.

Réflexes :

Certains mouvements ne sont pas directement contrôlés par le cerveau, mais sont plutôt des réflexes. Par exemple, le réflexe myotatique protège les muscles et les articulations. Cependant, le réflexe fait partie intégrante de la commande volontaire. Les sportifs de haut niveau peuvent même coordonner l’activité réflexe avec l’activité volontaire pour améliorer leurs performances.
En somme, le cerveau orchestre nos mouvements en utilisant des circuits complexes, des signaux électriques et des mécanismes de rétroaction pour assurer une coordination fluide et précise.

Pour attacher vos lacets :

1re étape : le cerveau se demande si cela est important, la réponse est OUI.

2e étape : on pratique à répétition l’action d’attacher nos lacets.

3e étape: le cerveau emmagasine l’action qui est répétitive comme dans un module de neurone appeler « lacet » qui sont constamment disponible lorsque l’on imagine seulement l’action d’attache ces lacets et cela sans plus d’effort pour permettre une grande économie d’énergie…

Alors, la prochaine fois que vous attacherez vos lacets, sachez que votre cerveau est à l’œuvre, même pour cette action apparemment simple ! 

La même chose se produit quand on écrit à la main un mot, on ne pense pas à l’action d’écrire on a un module de neurone appeler « action d’écrire à la main » qui est déjà inscrit dans notre cerveau par une longue pratique, mais on pense à ce que l’on écrit! Si vous changez de main pour écrire (pour ceux qui ne sont pas ambidextres) vous déversez pensée à écrire et pensée au mot à écrire.

Même chose pour la pratique du karaté, connaître, étudier, vivre, répète, répète, répète chaque mouvement en karaté.

On constate que l'exécution d'un mouvement lent avec ± 2,5 secondes est plus efficace en puissance, car cela correspond à la charge électrique optimale dans les muscles du bras, lorsque le cerveau envoie des signaux aux muscles pour se contracter, ces signaux se propagent le long des nerfs sous la forme d’une charge électrique.

Ces influx atteignent les fibres musculaires et provoquent une contraction musculaire.

Le corps humain est très complexe, chaque composante du corps à un rôle a joué et chaque partie travaille en équipe et cherche à optimiser constamment les mouvements. Le squelette constitue la charpente du corps, le crâne protège le cerveau, la cage thoracique renferme et protège les organes internes, la colonne contient la moelle épinière, les os et les articulations nous permettent de bouger, le tout rattaché avec des muscles et de la peau.

Le corps est constitué en grande partie de muscle volontaire que l’on peut utiliser comme on veut, et une autre partie de muscle involontaire comme le cœur… Les systèmes : respiratoire, circulatoire, musculaire et squelettique travail tous ensemble pour coordonner nos mouvements.

Les membres de cette équipe complexe : les yeux, les oreilles, la peau, le nez, la langue et le touché ont un point commun c’est le cerveau, il communique électriquement avec le système nerveux qui par la moelle se rend jusqu’au aux trillions de cellules.

Tout le corps doit être utilisé constamment pour maintenir son bon fonctionnement. L’atrophie ou des maladies dégénératives sont souvent la réponse du corps à la non-utilisation de telle ou telle partie du corps ou du cerveau.

Quand on exécute un groupe de mouvement, la pensée devient de plus en plus linéaire et moins sujette à la dispersion qui en réduit son efficacité, visualiser les mouvements pendant l’exécution bonifie grandement l’exécution des katas.

Shihan Alain Dumas 7e Dan IKD.